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L'Histoire de L'Astronomie

BREF HISTORIQUE DE L'ASTRONOMIE ANTIQUE

1. Les premiers astronomes

Les premières mesures du temps virent le jour dans les grands empires de Mésopotamie, de Chine ou d'Égypte, largement dominés cependant par les cosmologies mythiques. En Mésopotamie, l'astronomie était étroitement liée à l'astrologie. Les Sumériens groupèrent les étoiles en constellations et apprirent à reconnaître les planètes.

 

 

Les Babyloniens dressèrent dès le deuxième millénaire la liste des constellations dans lesquelles passe le Soleil au cours de l'année; cependant, les premières représentations du zodiaque sous l'aspect d'une bande circulaire divisée en 360° et 12 signes ne remonte qu'au VIe siècle avant notre ère. Les Babyloniens auraient également découvert le Saros, cycle des éclipses de Lune et de Soleil.

 

 

Les Égyptiens ont eu des connaissances très liées à l'agriculture, dont l'activité dépendait des crues du Nil ; ils mirent au point un calendrier, mais effectuèrent peu d'observations autres.

 

 

L'astronomie connut également une éclosion précoce en Chine, à l'écart des grands courants de pensée de la Méditerranée et de la Mésopotamie. On y découvrit très tôt le cycle du Saros et l'on comprit que le mouvement de la sphère céleste s'effectue autour d'un axe.

 

 

Cependant, nulle part n'apparaît encore une volonté d'explication rationnelle. La science ne commença à se séparer de la religion qu'au Vie siècle avant notre ère, avec Thalès et l'école ionienne: on ne fît désormais plus appel au surnaturel pour expliquer les phénomènes célestes.

2. L'astronomie grecque

Convaincus que l'Univers est intelligible et soumis à des lois simples, les philosophes de l'école ionienne découvrent que la Terre est éclairée par le Soleil et qu'il en est de même de la Lune et des planètes: ils expliquent ainsi les éclipses de Lune par le passage de celle-ci dans l'ombre de la Terre. Cependant, ils croient encore que la Terre est plate et qu'elle flotte sur l'océan.

À la fin de ce VIe siècle, l'école de Pythagore interprète le mouvement apparent compliqué du Soleil, en le décomposant en deux mouvements, l'un de rotation diurne, d'est en ouest, et l'autre annuel, d'ouest en est sur le cercle appelé écliptique de la sphère céleste; c'est chez eux que naît l'idée d'une Terre sphérique, intuition qui ne se fonde pas sur l'observation, mais sur des considérations d'harmonie géométrique. Un siècle plus tard, Aristote apportera des arguments en faveur de cette hypothèse: l'apparition des mâts des navires éloignés avant leur coque, l'apparition de nouvelles étoiles quand on se déplace vers le sud, la forme toujours circulaire de l'ombre que la Terre porte sur la Lune au moment d'une éclipse de Lune.

Philolaos fut le premier à proposer une véritable vision cosmologique; pour lui, 400 ans avant notre ère, le centre de l'Univers, demeure des dieux et du principe du mouvement de tous les astres, est une sphère de feu; autour d'elle se répartissent trois domaines concentriques, le Ciel, le Monde et l'Olympe.

L'Olympe, monde parfait, contient les étoiles « fixes »; le Monde comprend les cinq planètes alors connues, la Lune, éclairée par le Soleil, et le Soleil; celui‑ci est transparent et illuminé par le feu central; dans le Ciel, qui s'étend entre la Lune et le feu central, évolue la Terre, qui accomplit sa révolution d'est en ouest en tournant toujours vers le feu central sa face opposée à la Grèce, ce qui rend ce feu inobservable. Comme cette énumération conduit à un total de 9 corps célestes, la sphère des étoiles, les 5 planètes, la Terre, la Lune et le Soleil, et que l'harmonie des nombres prônée par les pythagoriciens conduit à préférer le nombre 10, Philolaos postule l'existence d'une anti-Terre, située entre la Terre et le feu central. On notera que ce système n'est pas anthropocentrique: il propose une Terre en mouvement et dont la position n'est pas privilégiée par rapport à celle des autres astres.

Au IVe siècle, Platon expose dans le « Timée» des conceptions personnelles, partiellement inspirées des pythagoriciens. L'espace, infini, contient l'Univers, lui-même fini et sphérique; la Terre est au centre. L'éther remplit l'espace dans lequel circulent les astres, selon des lois immuables; l'Univers est partagé en 9 régions concentriques. La plus externe contient les étoiles fixes; elle tourne sur elle-même d'est en ouest, autour de l'axe du monde, avec une vitesse uniforme, ce qui explique le mouvement diurne. Les orbes inférieurs, sur lesquels circulent Saturne, Jupiter, Mars, Mercure, Vénus, le Soleil et la Lune (dans cet ordre), tournent d'un mouvement uniforme autour d'un axe perpendiculaire à l'écliptique, mais chacun avec une vitesse différente. Le dernier orbe est celui de la Terre, et il est immobile. Les Grecs connaissent déjà, par leurs observations, l'irrégularité du mouvement des planètes, incluant les rétrogradations et les stations, irrégularités que n'explique pas le système de Platon. Celui-ci introduisit alors cette idée essentielle, véritable pilier de la science moderne: le modèle doit rendre compte des observations, qu'il formule dans l'impératif de « sauver les phénomènes ». Il faudra expliquer les mouvements observés par la combinaison de mouvements, dont Platon impose qu'ils soient toujours circulaires et uniformes, à cause de cette idée pythagoricienne : l'essence supérieure des astres ne peut s'accommoder que de la perfection représentée par le cercle. Ses successeurs se consacreront pendant 20 siècles à la résolution de ce problème. Eudoxe de Cnide, vers 350 avant notre ère, décrit de façon plus précise le modèle de Platon: les étoiles fixes sont disposées sur une sphère dont la rotation s'effectue d'est en ouest en un jour sidéral. Les mouvements des planètes, de la Lune et du Soleil s'expliquent chacun par un mécanisme propre, indépendant des autres, résultant du mouvement de diverses sphères homocentriques, le système fut compliqué peu à peu, pour rendre compte des nouvelles observations, comme l'inégalité de durée des saisons. Aristote donna au système des sphères homocentriques une forme définitive, dans laquelle le nombre total des sphères est de 55. Aussi complexe qu'elle soit, cette théorie cosmologique, parce qu'elle postule que les distances des planètes, du Soleil et de la Lune à la Terre sont invariables, reste impuissante à rendre compte de la variation d'éclat des planètes, en particulier Mars et Vénus, de celle du diamètre apparent de la Lune ou de la non-uniformité du mouvement du Soleil.

À la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand, la civilisation grecque pénètre le sud du Bassin méditerranéen, et en particulier Alexandrie, où l'astronomie connaît pendant 4 siècles un développement spectaculaire. Le premier résultat important de cette école d'Alexandrie est la mesure effectuée par Ératosthène de la longueur de la circonférence terrestre; celui-ci mesure aussi l'inclinaison de l'écliptique (plan de l'orbite du Soleil) sur celui de l'équateur. On doit àAristarque de Samos la mesure du diamètre et de la distance de la Lune et un modèle héliocentrique dans lequel le Soleil est immobile au centre de la sphère des étoiles et la Terre

animée d'un double mouvement de rotation propre en un jour et de translation autour du Soleil en un an; il situe aussi la Terre à une très grande distance de la sphère des étoiles. Il effectue, avec moins de succès, la mesure de la distance du Soleil. Son modèle héliocentrique sera vivement combattu et rapidement oublié, parce qu'il s'oppose à la vision d'Aristote.

La théorie des sphères homocentriques est de plus en plus contredite par les nouvelles observations. Pour expliquer la non-uniformité du mouvement apparent du Soleil, on suppose que l'écliptique est excentré par rapport à la Terre; les mouvements des planètes font intervenir deux cercles: le premier, appelé déférent, est situé dans le plan de l'écliptique et centré sur la Terre, elle-même au centre du monde. Un point décrit ce déférent en une durée égale à la durée de révolution de la planète par rapport aux étoiles. Ce point est le centre d'un second cercle, l'épicycle, qui porte la planète et effectue un tour complet pendant que Soleil, Terre et planète sont ramenés dans la même position relative.

Au IIe siècle avant notre ère, Hipparque porte ce modèle à un très haut degré de précision, grâce à la qualité de ses observations. On le considère généralement comme le plus grand astronome de l'Antiquité et le fondateur de l'astrométrie. Ses travaux ont été nombreux: il a mesuré avec précision la période de révolution de la Lune et l'inclinaison de l'orbite lunaire sur l'écliptique, la distance de la Lune, réalisé un catalogue de plus de 1000 étoiles, classées en 6 grandeurs selon leur éclat, découvert la précession des équinoxes... Il a également élaboré un traité complet de trigonométrie, plane et sphérique. Tous ses travaux nous sont parvenus grâce à Ptolémée, qui, au ne siècle de notre ère, les rassembla avec ses propres travaux dans sa « Syntaxe mathématique », arrivée jusqu'à nous dans sa traduction arabe, l'« Almageste ». Cet ouvrage renferme la description de la somme des connaissances astronomiques des grecs et de leurs instruments, et celle du système géocentrique qui fera autorité jusqu'à Copernic.

3. L'astronomie arabe

La pensée grecque est parvenue au monde Arabe, à travers l'Inde, grâce aux conquêtes d'Alexandre le Grand. Les Arabes traduisirent les ouvrages grecs et apportèrent aussi leur contribution originale: ils perfectionnèrent les instruments, en particulier l'astrolabe, et réalisèrent de nombreuses observations qui leur servirent à élaborer des tables du mouvement des astres, utilisées à des fins astrologiques, mais aussi maritimes, pour la détermination de la latitude et de la longitude. Au XVe siècle, Ulug Beg, petit-fils de Tamerlan, aménagea à Samarkand un observatoire doté d'un immense quart de cercle méridien de 40 mètres de rayon, avec lequel il établit en particulier un catalogue d'étoiles dont la position est connue avec la précision non plus du degré mais de quelques minutes. L'astronomie arabe fut la première à appliquer la trigonométrie à l'astronomie; elle pénétra très tôt le monde occidental, essentiellement par l'Espagne. Son influence se retrouve encore aujourd'hui dans plusieurs termes astronomiques (tels zénith ou nadir) et dans les noms de beaucoup d'étoiles brillantes (Aldébaran, Déneb...).

 

DE LA RENAISSANCE A L'ÉPOQUE MODERNE

Il faut attendre le XVIe siècle pour que se dessine une nouvelle vision du monde, avec l'abandon du géocentrisme. On la doit à Nicolas Copernic, dont le traité « De Revolutionibus orbium caelestium » est publié en 1543. Puis Kepler, avec ses lois, découvertes grâce aux observations de Tycho Brahe et publiées en 1609 et 1618, conduit à l'abandon d'un autre dogme, celui du mouvement circulaire uniforme.

Véritable fondateur de la physique expérimentale, Galilée découvre avec sa lunette le relief lunaire, les phases de Vénus et les satellites de Jupiter, qui apportent un appui à la théorie de Copernic, les taches et la rotation du Soleil et la véritable nature, stellaire, de la Voie lactée.

Avec la publication en 1687 des « Principes mathématiques de la philosophie naturelle », Newtonfonde la mécanique. Des lois empiriques de Kepler, il déduit la loi de la gravitation universelle: il montre ainsi l'identité entre la pesanteur qui provoque la chute des corps sur Terre et les forces d'attraction qui gouvernent le mouvement des planètes. Pour la première fois, une loi unique s'applique à l'ensemble de l'Univers: un dernier dogme disparaît, celui de la distinction entre le monde sublunaire et le reste de l'Univers.

Pendant deux siècles, la mécanique de Newton domine l'astronomie, devenue mécanique céleste, dont le plus grand triomphe est la découverte de la planète Neptune par Le Verrier, en 1846.

Les nouveaux bonds en avant seront permis par deux importantes découvertes, celle de la photographie et celle de la spectroscopie. Fizeau et Foucault photographient la surface solaire en 1845 et les frères Henry obtiennent en 1884 le premier cliché d'étoiles. L'analyse spectrale de la lumière, dont Newton est le précurseur, est découverte par Kirchhoff, qui obtient le premier spectre du Soleil, puis appliquée à l'étude des étoiles par Huggins en 1864. Cette découverte est une véritable nouvelle révolution pour l'astronomie, qui devient avec elle astrophysique: la lumière qui nous parvient d'un astre véhicule un message d'une grande richesse que révèle son spectre: conditions physiques de température, de densité, composition chimique, mouvements...

En 1930, avec la découverte de l'émission radio astronomique par Karl Jansky, suivie de celle de l'émission radio du Soleil par J.S. Hey, en 1946, débute l'exploration du spectre non visible; avec la construction de grands télescopes, comme celui de 5 mètres de diamètre du mont Palomar, l'astrophysique contemporaine est née.

 

 

Les differents Calendriers:

Introduction
Le calendrier chaldéen
Le calendrier hébreu
Le calendrier égyptien
Le calendrier romain primitif
Le calendrier grec
Les calendriers julien et grégorien
Le calendrier musulman
Le calendrier israélite
Le calendrier républicain
Le calendrier perpétuel

Introduction

L'observation répétée de phénomènes périodiques (alternance du jour et de la nuit, course journalière du Soleil dans le ciel, phases de la Lune, saisons ... ) a fourni les premiers rudiments d'une notion de temps. L'utilisation d'instruments simples, tel par exemple le gnomon, a permis ensuite d'affiner ce concept; des durées repères ont été définies avec le jour, le mois ou lunaison, l'année.

Ces durées n'ont pas entre elles de rapport simple, et, pour obtenir un calendrier utilisable, il faut opérer un choix entre la reproduction du mois lunaire ou celle de l'année solaire. On appelle calendrier lunaire un calendrier basé sur la concordance avec le cycle de la Lune; le calendrier solaire est un calendrier basé sur le cycle solaire, donc en concordance avec les saisons. On dit d'un calendrier qu'il est luni-solaire s'il essaie de concilier les deux.

Les calendriers anciens reflètent les tâtonnements pour arriver à prévoir les phénomènes liés soit au Soleil, soit à la Lune, mais ils sont aussi fortement marqués par la vie économique, politique ou religieuse.

A cause de la révolution de la Terre autour du Soleil, on voit au cours de l'année différentes parties du ciel à chaque heure de la nuit; par ailleurs, le mouvement de rotation propre de la Terre fait aussi varier le ciel visible au long de la nuit. Du fait de l'inclinaison de l'axe de la Terre par rapport à la normale au plan de l'écliptique, certaines étoiles et constellations sont visibles tout au long de l'année: ce sont les constellations circumpolaires (Petite Ourse, Grande Ourse, par exemple, sous nos latitudes). Les autres restent invisibles la nuit pendant une certaine période de l'année. Cela se comprend aisément pour celles de la zone zodiacale: à un moment de l'année, le Soleil est « vu » dans la direction d'une des constellations dans lesquelles passe l'écliptique : les étoiles sont au-dessus de l'horizon en même temps que le Soleil, et donc pendant le jour où on ne peut les voir. A mesure que la Terre poursuit sa révolution, le Soleil, sur le fond du ciel, semble quitter la constellation et se déplacer vers la constellation suivante à l'est; on recommence alors à pouvoir observer les étoiles les plus brillantes de la première, un peu avant le lever du Soleil. On parle du lever héliaque d'une étoile ou d'une constellation quand celle‑ci réapparaît au lever du Soleil.

Un tel lever héliaque d'une étoile donnée se produit quand le Soleil se retrouve exactement à la même position (sur une période assez courte) sur l'écliptique. Il constitue donc un ' moyen de repérer les saisons. Sur des périodes de temps assez longues, la précession des équinoxes opère un glissement de ce lever héliaque par rapport aux saisons: le lever héliaque de Sirius, qui était utilisé par les Égyptiens parce qu'il coïncidait avec le début de la crue du Nil au solstice d'été, au cinquième millénaire avant notre ère, a lieu maintenant au début du mois d'août.

Le calendrier chaldéen

Le calendrier chaldéen comportait 12 mois de 29 et 30 Jours alternés soit un total de 354 j, d'où un retard par rapport à l'année des saisons de 11,25 jours par an. Pour compenser ce retard, le souverain ajoutait, environ tous les 3 ans, un mois à l'année: pour se repérer, il rattachait à chaque mois le lever héliaque de 2 ou 3 étoiles; le mois était ajouté lorsque le décalage était nettement constaté. Cette opération fut faite un peu irrégulièrement, ce qui rend la chronologie difficile à remonter. On décidait du début du mois par l'observation du fin croissant qui suit la Nouvelle Lune, observé au coucher du Soleil.

 

 

Le calendrier hébreu

Le calendrier hébreu est très voisin du calendrier chaldéen: le redoublement du mois d'Adar était décidé par les prêtres en liaison avec le rituel de la Pâque. Le 14 Nisan, Jour de Pleine Lune, on immolait l'agneau pascal; le 16 Nisan, on offrait les prémices de la moisson d'orge; 50 jours après, c'était la Pentecôte et l'on offrait deux pains de froment nouveau. Si l'orge n'était pas mûr à temps, les prêtres redoublaient le mois d'Adar.

Pour les Hébreux, la semaine débutait par Sabbat, jour de repos, qui commençait le vendredi soir car le jour débutait au coucher du Soleil. Or, il ne pouvait y avoir deux jours de fête consécutifs: l'année ne pouvait commencer, avec le ler Tisri en automne, ni un vendredi, ni un dimanche, ni un mercredi, à cause des répercussions dans l'année. On reculait alors d'un jour le 1er Tisri, ce qui conduisit à envisager 6 sortes ‑d'années: les années communes, qui pouvaient être défectives (353 jours), régulières (354 jours), abondantes (355 jours) et les années embolismiques de 13 mois qui pouvaient être de même défectives (383 jours), régulières (384 jours), ou abondantes (385 jours).

Ces deux calendriers, empiriques, reposaient sur l'observation du ciel et la connaissance des phénomènes astronomiques; ils rendaient difficile l'établissement d'une chronologie et l'établissement de prévisions pour un calendrier établi.

 

 

Le calendrier égyptien

Il fut établi dix mille ans avant notre ère ; il comportait au début 12 mois de 30 jours, et donc une année de 360 jours. Vers - 4200, il passa à 365 jours par addition de 5 jours épagomènes après le 12e Mois. Ce calendrier de 365 jours est connu sous le nom de calendrier vague; il subit un décalage d'un jour tous les 4 ans et annonce en avance les fêtes par rapport à leurs places réelles, par exemple les moissons ou la crue du Nil... Ce décalage fut perçu très tôt à cause de la coïncidence du lever héliaque de l'étoile Sirius, que les Égyptiens appelaient Sothis, avec le début de la crue du Nil, ce qui avait été fixé comme début de l'année par les prêtres.

Tout rentra dans l'ordre, 1461 ans plus tard, en l'an- 2775 par la coïncidence retrouvée. Cette période est connue sous le nom de première période sothiaque ; la deuxième se termina en l'an - 1317 1 et la fin de la troisième fut encore fêtée en

139 de notre ère.

En l'an -237, Ptolémée III Evergète essaya de corriger le défaut de ce calendrier en ajoutant un sixième jour épagomène tous les 4 ans, mais cette réforme resta limitée aux actes officiels.

 


Le calendrier romain primitif

Le calendrier romain fut d'abord un calendrier lunaire de 29 et 30 jours alternativement. Le premier jour du mois, ou Calendes était décidé par l'observation du fin croissant après la Nouvelle Lune. L'année avait dix mois et 295 jours; le nom des 6 derniers mois était celui de leur rang dans l'année; les 4 derniers s'appelaient September, October, November et December. Le premier de l'an était fixé aux Calendes de mars.

En 700 avant J.C., le décalage trop important avec l'année des saisons provoqua l'abandon du cycle lunaire et l'addition de deux mois supplémentaires, ceux de janvier et février; on attribua 31 jours à 4 « grands » mois, 29 jours aux autres, sauf février qui n'en eut que 28 parce que, le pair ne plaisant pas aux dieux, on ne donnait un nombre pair de jours qu'au seul mois, le dernier de l'année, dédié aux dieux infernaux. Mais cette année de 355 jours étant trop courte, on rajouta tous les deux ans, après le 24 février, un mois d'abord de 22 jours, puis d'une durée variable. Ce sont les Pontifes qui fixaient la durée de ce mois ‑, ils l'utilisèrent très vite à des fins politiques, ce qui conduisit à une extrême confusion au 1er siècle avant J.C., où l'on célébrait la moisson en hiver, et qui motiva la réforme de Jules César.

Chaldéens, Hébreux ou Égyptiens, on le voit, connaissaient et utilisaient mieux certains phénomènes astronomiques que les Romains pour qui seules des raisons religieuses ou politiques gouvernaient le calendrier. Alors que les premiers avaient des calendriers réguliers ou réglés sur des phénomènes physiques, les derniers voient leur calendrier fluctuer dans la plus grande confusion jusqu'à l'arrivée de César.

 

 

Le calendrier grec

Avant le VIIIe siècle alternaient des mois « pleins » de 30 jours et « caves » de 29 jours. L'année avait donc 12 mois et 354 jours, ce qui assurait une bonne concordance avec la Lune mais pas avec l'année des saisons.

Marins et paysans se servaient des couchers héliaques de constellations pour se situer par rapport aux saisons; ils utilisaient des parapegmes, sortes d'almanachs, indiquant les concordances. Un mois comportait 3 décades de 9 ou 10 jours et le premier jour du mois s'appelait « néoménis », qui signifie « Nouvelle Lune ». Un premier oracle avait prescrit de régler les solennités sur les phases de la Lune, un second demanda de régler les cérémonies agricoles aux mêmes dates, d'où la nécessité d'harmoniser le calendrier avec l'année des saisons. Après quelques tâtonnements, vers ‑ 600, le calendrier fut basé sur une période de 8 ans, l'octaétéride: un an comportait soit 12 mois, alternativement pleins et caves, soit 13, les 3e, 5e et 8e année de l'octaétéride. Celui‑ci comportait donc 2922 jours, et la durée moyenne de l'année était de 365,25 jours. On avait d'autre part 51 mois pleins et 48 caves, soit un total de 99 mois d'une durée moyenne de 29,51 jours, au lieu de 29,53. Le mois était donc un peu trop court et tendait à annoncer à l'avance les phénomènes lunaires. Sur une octaétéride la différence était voisine de 2 jours (99 X (29,53 ‑ 29,511)); au bout de 7 octaétérides, elle était de 15,8 jours (0,02 X 99 X 7): le calendrier annonçait la Lune pleine quand elle était nouvelle et inversement!

Cela motiva une réforme, basée sur le cycle de Méton, connu vers 400 avant J.C. On avait en effet remarqué que 235 lunaisons valent 6 939,69 jours et que 19 années de 365,25 jours valent 6 939,75 jours: au bout de 19 ans, les phases reviennent donc aux mêmes dates. Cette période comprenait une alternance de mois pleins et caves et d'années différentes, de 357, 355 et 384 jours répartis le plus régulièrement possible.

En 330 avant J.C., un perfectionnement supplémentaire consista à supprimer un jour tous les 4 cycles de Méton, c'est-à-dire tous les 76 ans: 27 759 jours font alors 76 ans et 940 mois; la durée moyenne de l'année est de 365,25 jours et celle du mois de 29,53085. En - 130 enfin, Hipparque remarqua que la durée de l'année était un peu plus courte et proposa de retrancher un jour toutes les 4 périodes de 4 cycles de Méton, c'est-à-dire tous les 304 ans, ce qui donna alors 11 036 jours et 3 760 mois pour 304 ans. Il en résultait une durée moyenne de l'année de 365,2467 jours, au lieu de 365,2422 jours et une durée moyenne du mois de 29,530585 jours, au lieu de 29,53059.

Ces valeurs sont excellentes et rendent compte de l'extraordinaire travail des astronomes grecs, en particulier de l'école d'Alexandrie, et de leur très bonne connaissance des cycles lunaire et solaire. Cependant, les calendriers ainsi élaborés, s'ils atteignaient une quasi perfection du point de vue de la concordance avec la Lune et le Soleil, ne furent pas utilisés par les Grecs à cause de leur trop grande complexité, et le peuple grec s'en tint à l'octaétéride malgré les décalages irréguliers avec la Lune. À partir du IIIe siècle avant J.C., on numérota les années par rapport aux Olympiades, et on put de la sorte faire remonter la chronologie à - 766.

 


Les calendriers julien et grégorien

Au moment où César arriva au pouvoir à Rome, le calendrier était dans la confusion la plus complète, les pontifes ayant le droit de décider de la durée de l'année, et en abusant. César fit appel à un astronome d'Alexandrie, Sosigène, qui proposa la réforme suivante: la durée moyenne de l'année serait de 365,25 jours, par la succession de trois années 365 Jours suivies d'une année puis une de 366, avec addition d'un jour en février dit journée bissextile: on redoublait le 6e jour, avant les calendes de mats, ce qui permettait de garder un « nombre pair » de jours au mois de février. L'équinoxe de printemps coïnciderait désormais avec le 25 mars, et l'année débuterait le ler janvier. L'année où cette réforme fut mise en place, qui est l'année 708 de la fondation de Rome, compta 455 jours et fut appelée année de confusion.

En fait, cette année julienne est trop longue de 365,25-365,2422 jours, soient 5,47 minutes, ce que savait déjà Hipparque et que Sosigène ne devait pas ignorer.

En l'an 325, le concile de Nicée voulut fixer la date de Pâques: en principe, d'après l'Évangile, c'est le premier dimanche après la Pâque juive (15 Nisan); mais pour édicter une règle indiscutable, le concile décida que Pâques serait le premier dimanche après le 14e jour de la Lune qui tombe le jour de l'équinoxe ou immédiatement après. Le concile constata que, cette année-là, l'équinoxe tombait le 21 mars au heu du 25 fixé par César, et attribua l'erreur à Sosigène ... ce qui n'empêcha pas le calendrier de continuer à dériver ...

Au XVIe siècle, le pape Grégoire XIII décida de faire appel à des astronomes pour enrayer cette dérive: il s'agissait de supprimer 3 jours tous les 400 ans. Les années continuèrent à être bissextiles tous les 4 ans (celles dont les deux derniers chiffres forment un nombre divisible par 4) mais les années séculaires, qui étaient toutes bissextiles jusqu'alors, ne le seraient plus désormais que si les deux premiers chiffres forment un nombre divisible par 4. Cela donne une durée moyenne de 365,2425 jours.

Cette réforme fut mise en place de la manière suivante: à Rome, le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 fut le vendredi 15 octobre 1582, afin de supprimer les 10 jours d'avance du calendrier au moment de l'équinoxe.

La réforme fut adoptée à des moments différents par les États européens, suivant leurs religions et leurs réticences populaires aux modifications du calendrier en usage : rapidement par les États catholiques, en 1700 par les États protestants, en 1752 par l'Angleterre, en 1923 par les États orthodoxes. En France, le 20 décembre 1582 succéda au 9 décembre; en Angleterre, le 2 septembre 1752 fut suivi du 14 septembre. Le calendrier grégorien a été adopté par le Japon en 1873, la Chine en 1911, l'URSS en 1923 et la Turquie en 1926.

 

 

Le calendrier musulman

Le calendrier musulman est purement lunaire: l'année a 12 mois alternativement de 29 et 30 jours, et 354 jours; il y a donc un décalage d'environ 11 jours avec l'année des saisons; le 1er de l'an, ler Moharram, tombe chaque année 11 Jours plus tôt et parcourt donc l'année des saisons. Pour avoir un bon accord avec la lunaison, il faut ajouter 11 jours au cours de 30 années musulmanes: (29,530588 ‑ 29,5) X 12 x 30 = 11,01 jours. Sur 30 ans on a donc 11 années « abondantes » de 355 jours, réparties à peu près régulièrement. Les années musulmanes sont comptées à partir de l'Hégire, départ de Mahomet de La Mecque pour Médine, le 16 juillet 622. Ainsi le 24 juillet 1990 était le ler Moharram 1411 de l'Hégire et l'année 1411 se termine le 29 Dou-AI-Hijja (11 juillet 1991).

Ce calendrier est utilisé à l'heure actuelle dans plusieurs pays arabes, et partout où vivent des musulmans pratiquants qui respectent, en particulier, le jeûne diurne durant tout le mois de Ramadan, jeûne beaucoup plus difficile à suivre les années où Ramadan tombe au printemps ou en été sous nos latitudes, car les jours y sont beaucoup plus longs que les nuits.

On peut remarquer que pour 100 cycles de 30 ans apparait un décalage d'un jour avec la Lune (11,01 X 100 = 1101 et non 1 100).

 

 

Le calendrier israélite

Dès que les juifs eurent connaissance du cycle de Méton, ils l'utilisèrent: sur un cycle de 19 ans, il y a 253 lunaisons. On a donc des années communes de 12 mois et des années embolismiques de 13 mois. Ces années peuvent être aussi, et pour les mêmes raisons que dans le calendrier ancien, défectives, régulières ou abondantes.

Ce calendrier est donc un calendrier luni-solaire. Il est utilisé en Israël, et partout où vivent des juifs pratiquants qui respectent les jours de fête: Nouvel An (ler Tisri), Pâque juive, kippour...

Les années ont été comptées à partir d'une date mythique représentant la création du monde, d'après la généalogie de la Bible. Ainsi le ler Tisri 5753 était le 28 septembre 1992; la durée moyenne d'une année est sensiblement la même que pour le calendrier grégorien.

 

 

Le calendrier républicain

Dans le même mouvement que celui qui conduisit à l'adoption du système métrique comme système légal, la Convention chercha à établir un calendrier qui ne serait plus marqué par la religion catholique, mais qui serait déterminé par des phénomènes physiques et donc pourrait être adopté universellement.

L'année débutait le jour de l'équinoxe d'automne pour le méridien de Paris, qui coïncidait avec l'anniversaire du Jour de proclamation de la République, le 22 septembre 1792. Elle comportait 12 mois de 30 jours groupés en 3 décades de 10 jours, suivis soit de 5 jours, soit de 6, les années « sextiles », cela étant fixé par décret, d'après les résultats des observations et des calculs.

La semaine, marquée par la Création dans la Bible, était ainsi supprimée au profit de la décade, liée au système décimal, dont les jours se nommaient d'après leur rang dans la décade (Primidi, Duodi, Tridi, ... Décadi). Les mois furent nommés, sur proposition de Fabre d'Églantine, en fonction de la saison: Vendémiaire, Brumaire, Frimaire, en automne, Nivôse, Pluviôse, Ventôse en hiver, Germinal, Floréal, Prairial au printemps et Messidor, Thermidor, Fructidor en été.

L'ère liée à ce calendrier débuta le 22 septembre 1792 appelé a posteriori, 1er Vendémiaire An 1.

Ce calendrier se voulait universel, mais le début de l'année était lié au méridien de Paris, et le nom des mois au climat français... Il ne fut en fait utilisé qu'en France, à partir du 14 Vendémiaire An 11 (5 octobre 1793), et fut aboli par un décret de Napoléon à partir du ler janvier 1806.

 

 

Le calendrier perpétuel

La semaine divise le mois en quatre parties, correspondant à chacune des quatre phases principales de la Lune: sa durée de 7 jours correspond au quotient entier de 29,5 par 4.

Les noms des jours proviennent de ceux du Soleil, de la Lune et des cinq planètes qui sont visibles à l'il nu. Les anciens avaient classé ces astres dans l'ordre de la rapidité croissante de leur mouvement apparent par rapport aux étoiles, ordre interprété comme résultant d'une distance décroissante: (1) Saturne, (2) Jupiter, (3) Mars, (4) le Soleil, (5) Vénus, (6) Mercure et (7) la Lune.

On dédiait successivement chaque heure du jour à chacun de ces astres et le jour tout entier à celui auquel était dédiée la première heure du jour. Si l'on part d'un premier jour dédié à Saturne, l'astre de numéro 1 dans notre liste, cela veut dire que la première heure de ce jour est dédiée à Saturne; la première heure du jour suivant est dédiée à l'astre dont le numéro est égal à 1 24, modulo 7, soit l'astre numéro 4 (le Soleil); celle du jour suivant est dédiée à l'astre numéro 4 24, modulo 7, soit l'astre numéro 7 (la Lune). On construit ainsi la suite des jours de la semaine, dont l'étymologie rappelle souvent le nom de l'astre correspondant.

 

 

 

 

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