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Les Filtres en astronomie

Les Filtres en astronomie

 

Les filtres colorés et interférentiels

    
L'usage des filtres en astronomie est un sujet plutôt inconnu chez l’amateur en général. Effectivement, on n’hésite pas à dépenser des fortunes en oculaires et autres pièces d’équipements mais en ce qui concerne les filtres, on semble plus réticent. Peut-être est-ce dû à une incompréhension du sujet. Pourtant, on aurait intérêt à s'en servir...

 

Pourquoi utiliser des filtres?

 

Tout simplement parce qu’un filtre peut améliorer grandement la perception de détails fins invisibles à notre œil sur des objets du système solaire (planètes, lune, soleil) et sur des objets du ciel profond (nébuleuses entre autre). Soit parce que ces détails sont souvent noyés dans l’illumination causé par l'objet, soit qu’ils sont trop diffus ou pâle pour être vus tel quel.  L’utilisation judicieuse de filtres peut rendre beaucoup plus efficaces (et agréables) nos observations. Les filtres de couleurs par exemple, absorbent un partie du spectre visible pour laisser les autres parties du spectre passer et ainsi se rendre jusqu’à notre œil. Les filtres « anti-pollution » ou de « nébuleuse » quant à eux, sont très sélectifs dans les longueurs d’ondes qu’ils laissent passer, coupant ainsi une bonne partie de la lumière qui rejoint notre œil conservant les rayons « intéressants ».

 

Utilisation des filtres de couleurs

On désigne les filtres de couleurs par leurs numéros « Wratten ». Le standard de numérotation Wratten fut développé par la compagnie Kodak en 1909 et est utilisé depuis ce temps autant en photographie qu’en astronomie et toute autre application reliée à l’optique.  Il est intéressant d'ajouter que les filtres de couleurs peuvent aussi être empilé (stacked) un par-dessus l’autre pour obtenir les caractéristiques de chacun de ces filtres en même temp. Mais il faut garder à l’esprit que plus on empile les filtres, moins de lumière parviendra à votre œil…  C’est pourquoi il est préférable d’utiliser les filtres de couleurs plus pâles (moins opaques).  Si on empile des filtres de couleurs rouge, vert et bleu ensemble, on obtient essentiellement un filtre de densité neutre… Ce qui serait un désastre pour certains objets…
On peut se procurer les filtres de couleurs à l'unité ou en kit ici. Voici un résumé des effets obtenus avec les filtres que je possède.

 

 
Filtre #11 ( Jaune - Vert )

     Ce filtre transmet environ 75% de la lumière. Il améliore sensiblement le contraste des zones rouges orangées de Jupiter et Saturne. Fonce les mers de Mars et éclaircit la division de Cassini dans les anneaux de Saturne. Améliore les détails visuels sur Uranus et Neptune (10 pouces et plus ).

 

 
Filtre #15 ( Jaune foncé )

     Ce filtre transmet environ 65% de la lumière. Ce filtre est utile pour augmenter le contraste sur la Lune. Très utile aussi sur Mars pour les régions polaires et désertiques. Permet l'augmentation du contraste sur les bandes oranges et rouges de Saturne et Jupiter. Rehausse les faibles contrastes sur les nuages de Vénus.

 

 
Filtre #21 ( Orangé )

     Ce filtre transmet environ 45% de la lumière. Sur Saturne et Jupiter cette couleur permet d'améliorer la vision des détails des bandes et de façon plus générale, les régions polaires. Sur Jupiter ce filtre aide aussi à voir la grande tache rouge. Sur la Lune, il fait ressortir les grandes régions lunaire, tels que les mers. Sur Mars, ce filtre peut aussi rendre des services, où il fait ressortir les détails sur les bords des mers, en les rendant plus foncés. Sur Vénus, il permet de réduire la luminosité trop forte, et de mieux observer les différentes phases.

 

 
Filtre #25 ( Rouge foncé )

     Ce filtre transmet environ 15% de la lumière. Ce filtre est à utiliser sur des diamètre important (8 pouces / 200mm  ou plus). Il coupe les longueurs d'ondes bleues et vertes. Sur Mars, il fait ressortir les contours des calottes polaires ainsi que les mers martiennes. Sur Jupiter et Saturne, il permet d'étudier les bandes nuageuses bleues. Sur Vénus, et pendant des observations de jour, il réduit la luminosité de la planète, tout en augmentant le contraste du fond du ciel.

 

 
Filtre #80A ( Bleu clair )

     Ce filtre transmet environ 30% de la lumière. On dit que si vous achetez seulement un filtre, c’est celui-ci. Sur la Lune, permet d'améliorer le contraste général. Sur Saturne, augmente la visibilité des détails dans les bandes atmosphériques. Sur Jupiter, fait ressortir les détails WOS (White oval spots)  en périphérie des bandes atmosphériques et aussi utile pour la grande tache rouge.

 

 
Filtre #118 - Polarisant

     Le filtre polarisant est très utile car il permet de faire varier la quantité de lumière arrivant à notre oeil de 0 à 100%. Il agit donc un peu comme un diaphragme d'appareil photographique. Son utilisation est très intéressante sur la Lune ou il permet de filtrer au maximum  la luminosité en fonction de la période de lunaison. Peut être utilisé aussi en complément d'un filtre coloré lunaire.

 

 

 

     Les filtres spéciaux

      Ciel profond « anti pollution »  (LPR) et pour nébuleuses
     Afin de combattre la pollution lumineuse, les compagnies spécialisées en optique ont créés des filtres spéciaux. LPR (Light Pollution Reduction); ces filtres éliminent une partie des éléments indésirables qui composent le spectre lumineux dans la nuit autour des villes. Chez les compagnies Lumicon et Thousand Oaks, par exemple,  on trouve quatre types de filtres.

 

·        Filtre à large bande – Filtre Deepsky
·        Filtre à bande étroite – Filtre UHC
·        Filtre Oxygène III – Filtre OIII
·        Filtre Hydrogène Bêta – Filtre H Bêta

 

Un détail qui échappe souvent aux utilisateurs, est le fait qu’idéalement ces filtres devraient être utilisés en fonction d’une pupille de sortie optimale. C’est-à-dire, que pour être utilisé à leurs pleins potentiels, il faut combiner le bon oculaire au bon filtre… On peut calculer la pupille de sortie d’un oculaire en divisant la longueur focale de l’oculaire par la longueur focale du télescope. Par exemple : J’ai un télescope 200mm f/6. Si j’utilise un oculaire de 15mm, j’aurai donc une pupille de sortie de : 15mm / 6 = 2,5mm.  Ainsi, on peut vérifier sur les tableaux ci bas et comparer quels oculaires feront l’affaire…
 

Type de filtre

Deepsky

UHC

(O-III)

H-Beta

Bande passante

90 nm

22-26 nm

10-12 nm

8-10 nm

Pupille de sortie opt. (banlieue)

0,5-2 mm

1-4 mm

2-5 mm

3-7 mm

Pupille de sortie opt. (ciel noir)

1-4 mm

2-6 mm

3-7 mm

4-7 mm

Données fourni par la compagnie  Lumicon 

    

 

 

     Filtre DeepSky

Ce filtre améliore le contraste entre l'objet observé et le fond du ciel en assombrissant le fond du ciel. Il  permet l'observation de nébuleuses à partir d'endroit pollué par la lumière des villes. Il bloque toutes la lumière émise par les lampes au mercure à basse et haute pression, bloque aussi la lumière des néons. Il transmet le reste du spectre visible. M42 est renversante vue à travers ce filtre... Peut aussi être utilisé sur la planète mars pour en faire ressortir les caps polaires.

   Attention: Bien que les filtres du genre LPR aident à l'observation, vaut mieux s'éloigner des villes pour en profiter pleinement...

 
 

Graphique du filtre DeepSky Lumicon. (source Lumicon)

 

 

 

     Filtre Oygene III  (ou filtre OIII)

Ce filtre isole les bandes de 496 nm et 501 nm du spectre lumineux permettant ainsi l'observation de nébuleuses planétaires et de nébuleuses diffuses. Ce filtre nous permet l'observation de la nébuleuse du voile ou dentelles du cygne  (NGC6960, 6992, 6995). J'ai pu faire l'observation de la nébuleuse Hélix (NGC 7293)  à partir d'un ciel moyennement pollué avec ce filtre. J'ai aussi pu voir la nébuleuse de la Rosette (NGC 2238). 

 

 
Graphique du filtre OIII Lumicon. (source Lumicon)  
   

 

L'usage des filtres interférentiels en astronomie

Introduction

Un filtre interférentiel est un filtre obtenu par dépôt sous vide de minces couches de divers matériaux sur une lame de verre. Ces couches produisent des interférences constructives (laissent passer la lumière) dans certaines longueurs d'ondes et des interférences destructives (bloquent la lumière) dans certaines autres longueurs d'ondes. Selon la complexité du filtre, il sera possible de laisser passer ou de couper une ou plusieurs bande(s) spectrale(s).

On utilise ces filtres à deux fins: pour observer une ou des longueur(s) d'onde(s) particulière(s) (pour les nébuleuses par exemple) ou pour couper la pollution lumineuse due à l'éclairage urbain. Ces filtres peuvent être employés pour l'observation visuelle ou la photographie.

La lumière, que ce soit celle des nébuleuses ou celle de l'éclairage urbain, se divise en deux parties importantes: il y a le continu qui se retrouve à toutes les longueurs d'ondes, c'est-à-dire dans toutes les couleurs. C'est ce qui compose la lumière blanche. Il y a ensuite les raies spectrales (ou raies d'émission) qui sont produites à des longueurs d'ondes bien particulières selon l'élément chimique qui en est la source. Par exemple, l'hydrogène émet une raie rouge à 656.3 nm (H-Alpha), une raie bleue à 486.1 nm (H-Beta), etc. L'oxygène ionisé deux fois émet surtout une raie verte à 500.7 nm. Ce sont ces longueurs d'ondes particulières qui forment le spectre d'une nébuleuse et ce sont elles qu'on désirera observer. Quant à la pollution lumineuse, elle est surtout produite par le mercure qui émet plusieurs raies (404.7, 435.8, 546.1, 577.0 et 579.1 nm) et le sodium qui produit deux raies intenses dans le jaune à 589.0 et 589.6 nm. Les lampes au mercure et au sodium produisent aussi un continu car le gaz qu'elles contiennent est sous haute pression. Plus la pression est faible, plus le continu diminue.

Dans les graphiques ci-dessous, on affiche la transmittance des filtres (de 0 à 100%) en fonction de la longueur d'onde qui s'étend de 400 nm (bleu) à 700 nm (rouge). Ainsi, les courbes noires indiquent quelles sont les longueurs d'ondes que les filtres transmettent (valeur près de 100%) et celles qu'ils coupent (valeur près de 0%). Les raies nébulaires et les raies produites par l'éclairage urbain sont superposées aux graphiques.

Si on désire photographier une nébuleuse en isolant une longueur d'onde donnée, un filtre H-Beta, OIII ou H-Alpha fera l'affaire. On obtiendra cependant des images essentiellement en noir et blanc. Si on désire prendre des photos en couleurs, il faudra alors utiliser un filtre qui couvre la plus grande partie du spectre, sans pour autant laisser passer les raies parasites du mercure et du sodium. Examinons ces filtres plus en détails.

Filtres à nébuleuses

Les filtres de la première catégorie sont conçus de manière à ne laisser passer que quelques longueurs d'ondes spécifiques, i.e. quelques raies spectrales. Celles-ci sont H-Alpha, OIII ou H-Beta. Ces raies sont produites par l'hydrogène et l'oxygène doublement ionisé (O++). Ces trois raies spectrales sont présentes dans les nébuleuses.

Les filtres à nébuleuses, s'ils sont utilisés sur des objets présentant un spectre continu important comme les étoiles, les amas, les galaxies, etc., vont modifier les couleurs et ne préserveront pas leur équilibre. Il faut donc être conscient de cela lorsqu'on désire faire de la photo. Par exemple, les filtres OIII et H-Beta sont monochromatiques. Cela signifie qu'ils ne laissent passer qu'une seule longueur d'onde. La photo sera donc en noir et blanc!

Voici la description de quelques filtres qu'on retrouve sur le marché. Les traits continus représentent des raies d'émission nébulaires tandis que les traits discontinus représentent les raies d'émission produites par les lampes à vapeurs de mercure ou de sodium. N'oubliez pas que la pollution lumineuse contient aussi une partie de continu (dans toutes les longueurs d'ondes).

Filtre H-Alpha de Lumicon. Ce filtre laisse essentiellement passer toute la lumière rouge. Il permet donc d'observer la raie H-Alpha des nébuleuses diffuses et planétaires. Remarquez que ce filtre n'est pas très sélectif. Il laisse donc passer beaucoup de continu autour de la raie qui se trouve à 656.3 nm. Cela le rend sensible à la pollution lumineuse. Ce n'est donc pas un filtre de choix pour améliorer le contraste lorsque le ciel est pollué par la lumière urbaine.S'il est utilisé en photographie, l'image résultante sera rouge. Ce filtre ne préserve pas l'équilibre des couleurs.

À noter: le filtre H-Alpha de la compagnie Astronomik sélectionne uniquement la raie à 656.3 nm et coupe le continu.

 

Filtre OIII de Lumicon. Ce filtre est très sélectif et ne laisse passer que la raie de l'oxygène doublement ionisé à 500.7 nm. Dû au fait qu'il coupe la majorité du continu émis par l'éclairage urbain, c'est un filtre qui améliorera de beaucoup le contraste.Ce filtre étant quasiment monochromatique, l'équilibre des couleurs d'une photo ne sera pas préservé.

 

Filtre H-Beta de Lumicon. Les remarques qui s'appliquaient au filtre OIII s'appliquent aussi à celui-ci. Ce filtre ne sélectionne que la raie H-Beta à 486.1 nm.

 

Filtre à bandes étroites pour nébuleuses ("Narrow-Band for Nebulae") de Hutech. Ce filtre n'a pas pour objectif d'isoler une raie en particulier mais plutôt d'isoler toutes les raies importantes des nébuleuses. Le reste du spectre, là où se trouvent les raies d'émission du mercure et du sodium produites par la pollution lumineuse, est coupé. Le contraste des nébuleuses est donc grandement amélioré.Puisque ce filtre laisse passer la lumière de toutes les raies d'émission produites par les nébuleuses, il devrait, en principe, préserver l'équilibre des couleurs s'il est utilisé pour une nébuleuse.

À noter: le filtre UHC de la compagnie Astronomik ressemble beaucoup à ce filtre.

 

Filtre UHC ("Ultra High Contrast") de Lumicon. Ce filtre est une combinaison des filtres H-Beta et OIII en ce sens qu'il laisse passer la lumière émise par ces deux raies tout en rejetant tout le reste. Il permet donc d'obtenir un fort contraste sur les nébuleuses. Contrairement au filtre précédent, il ne transmet pas la raie H-Alpha.

À noter: le filtre UHC de la compagnie Astronomik diffère de celui de Lumicon car il transmet aussi la raie H-Alpha.

 

Résultats attendus

Filtre

Nébuleuses diffuses (à émission) et planétaires

Galaxies, amas, étoiles

H-Alpha Augmentation du contraste mais peu optimisé pour l'œil humain.

Images quasi-monochromatiques si utilisé pour la photographie. Augmentation du contraste.

Légère augmentation du contraste puisque le filtre coupe la lumière produite par les sources de pollution lumineuse. L'œil n'est malheureusement pas très sensible à la lumière rouge transmise. Les objets seront cependant beaucoup moins brillants que s'il n'y avait pas de filtre.

Ce filtre sera sans doute plus efficace en photographie.

OIII Augmentation marquée du contraste à l'œil. La nébuleuse sera un peu moins brillante mais le ciel sera presque noir.

C'est la même chose qui se produit en photographie mais l'image sera monochromatique. (Elle sera aussi monochromatique à l'œil mais c'est toujours le cas pour ce genre d'objets qui présentent une faible luminosité.)

Idem. Les objets seront peut-être un peu plus brillants car l'œil est très sensible à la lumière transmise par le filtre.
H-Beta Idem à OIII Idem à OIII
"Narrow-Band For Nebula" Forte augmentation du contraste car presque toute la lumière de la nébuleuse sera transmise alors que le ciel sera noir.

Même chose en photographie.

Idem aux filtres précédents quoique les objets apparaîtront sans doute un peu plus brillants car la bande passante est plus large.
UHC Forte augmentation du contraste car toute la pollution lumineuse est coupée alors que les raies spectrales auxquelles l'œil est le plus sensible sont transmises.

Idem à OIII et H-Beta en photographie.

Idem à OIII et H-Beta. Les objets seront sans doute légèrement plus brillants car la bande passante est un peu plus large.

 

Filtres contre la pollution lumineuse

Les filtres de cette deuxième catégorie sont conçus pour couper certaines longueurs d'ondes de la lumière émise par les sources de pollution lumineuse. Celles-ci sont surtout constituées de lampes au mercure (Hg) et au sodium (Na). Les filtres les mieux faits laissent passer la plupart du continu afin de ne pas trop modifier l'équilibre des couleurs. Il faut noter, toutefois, qu'une partie de la pollution lumineuse est produite par un continu lumineux, c'est-à-dire une émission de lumière dans toutes les longueurs d'ondes. C'est filtres ne représentent donc pas une panacée universelle.

Voici quelques exemples qu'on retrouve sur le marché.

Filtre Deepsky de Lumicon. Ce filtre est conçu pour laisser passer les raies H-Beta et OIII dans le bleu-vert, ainsi qu'une bonne partie du continu qui les entoure. La raie H-Alpha rouge est aussi transmise, de même que son continu. On note une opacité dans le jaune, ce qui  peut déséquilibrer les couleurs en photographie.

 

Filtre IDAS-LPS ("Light Pollution Suppressor") de Hutech. Ce filtre est d'une conception semblable au précédent sauf qu'il laisse passer un peu de lumière du continu dans le jaune. Ceci déséquilibre moins les couleurs en photographie. On notera deux raies produites par les aurores boréales (en jaune-orange) qui sont rejetées par le filtre.

 

 

Résultats attendus

Filtre

Nébuleuses diffuses (à émission) et planétaires

Galaxies, amas, étoiles

Deepsky Idem au filtre "Narrow-Band For Nebula" (voir la section précédente). Bonne augmentation du contraste car les fortes raies d'émission qui produisent la pollution lumineuse sont coupées.

En photographie, il y aura déséquilibre des couleurs parce que le jaune n'est pas transmis.

IDAS-LPS Idem au filtre Deepsky. Idem au filtre Deepsky. Les objets paraîtront peut-être un peu plus brillants à cause de la lumière jaune qui est transmise. 

En photographie, les couleurs seront mieux préservées.

 

Résumé comparatif

Voici un petit résumé comparatif qui permettra de mieux éclairer son choix lors de l'achat ou de l'utilisation d'un filtre interférentiel. Les prix des filtres ne sont pas indiqués, référez-vous à la page web de la compagnie qui les fabrique pour plus de renseignements.

Utilisation en observation visuelle

Nom

Manufacturier

Bande(s) passante(s)

Filtre(s) semblable(s)

Avantage(s)

Inconvénient(s)

H-Alpha Lumicon H-Alpha (656.3 nm) et son continu de 640 nm en montant. H-Alpha (Astronomik): ne transmet pas le continu. Coupe toutes les raies d'émission produites par les lampes au mercure et au sodium tout en laissant passer un large continu autour d'une raie nébulaire intense. L'œil n'est pas très sensible au rouge.
OIII Lumicon OIII (500.7 nm). OIII (Astronomik), Meade Oxygen III: transmet aussi H-Alpha. Doit produire des images très contrastées car le filtre ne laisse passer qu'une seule raie nébulaire. De plus, il s'agit d'une région spectrale où l'œil est très sensible. En isolant OIII de H-Beta, on risque de couper la moitié de la lumière de la nébuleuse observée.
H-Beta Lumicon H-Beta (486.1 nm). H-Beta (Astronomik) Idem au filtre OIII. Certaines nébuleuses s'observeront mieux avec le filtre OIII, d'autres avec le filtre H-Beta. Idem au filtre OIII.
Narrow-Band for Nebula Hutech H-Beta (486.1 nm), OIII (500.7 nm), H-Alpha (656.3 nm) et son continu à partir de 640 nm. UHC (Astronomik), Meade Broad Band/Narrow Band Transmet essentiellement toute la lumière de la nébuleuse tout en supprimant les raies produites par la pollution lumineuse. Comme le continu transmis dans le rouge est assez large, il est possible qu'il y ait une diminution de contraste à cause du continu de la pollution lumineuse.
UHC (Ultra High Contrast) Lumicon H-Beta (486.1 nm) et OIII (500.7 nm). UltraBlock (Orion) Combine les avantages des filtres OIII et H-Beta.  
Deepsky Lumicon H-Beta (486.1 nm), OIII (500.7 nm) et H-Alpha (656.3 nm). Transmet aussi le continu bleu-vert entre 440 et 540 nm ainsi que le continu rouge à partir de 630 nm. SkyGlow (Orion), LPR (Light Pollution Reduction) (Celestron), CLS (Astronomik) Ressemble au filtre "Narrow-Band for Nebula" mais transmet plus de lumière dans le continu. Ce filtre assombrira moins les objets qui ne sont pas des nébuleuses.  
IDAS-LPS Hutech H-Beta (486.1 nm), OIII (500.7 nm) et H-Alpha (656.3 nm). Transmet le continu bleu entre 410 et 430 nm, le continu bleu-vert entre 440 et 540 nm, le continu jaune entre 560 et 580 nm, le continu orange entre 600 et 620 nm et le continu rouge entre 640 et 700 nm.   Transmet beaucoup de continu tout en coupant les raies produites par les sources de pollution lumineuse. Bon pour l'observation des objets du ciel profond en général.  Comme ce filtre transmet beaucoup de continu, il laissera aussi passer le continu de la pollution lumineuse, ce qui diminuera sa qualité en observation visuelle.

 

Utilisation en photographie

Nom

Manufacturier

Bande(s) passante(s)

Filtre(s) semblable(s)

Avantage(s)

Inconvénient(s)

H-Alpha Lumicon H-Alpha (656.3 nm) et son continu de 640 nm en montant. H-Alpha (Astronomik): ne transmet pas le continu. Isole les structures qui émettent en H-Alpha. Monochromatique (*).
OIII Lumicon OIII (500.7 nm). OIII (Astronomik), Meade Oxygen III: transmet aussi H-Alpha. Isole les structures qui émettent en OIII. Monochromatique (*).
H-Beta Lumicon H-Beta (486.1 nm). H-Beta (Astronomik) Isole les structures qui émettent en H-Beta. Monochromatique (*).
Narrow-Band for Nebula Hutech H-Beta (486.1 nm), OIII (500.7 nm), H-Alpha (656.3 nm) et son continu à partir de 640 nm. UHC (Astronomik), Meade Broad Band/Narrow Band Transmet essentiellement toute la lumière de la nébuleuse tout en supprimant les raies produites par la pollution lumineuse. Comme ce filtre ne transmet pas le jaune, il produit un fort déséquilibre des couleurs lorsqu'il est utilisé pour autre chose qu'une nébuleuse.
UHC (Ultra High Contrast) Lumicon H-Beta (486.1 nm) et OIII (500.7 nm). UltraBlock (Orion) Isole les raies les plus brillantes d'une nébuleuse. Produit une image essentiellement monochromatique.
Deepsky Lumicon H-Beta (486.1 nm), OIII (500.7 nm) et H-Alpha (656.3 nm). Transmet aussi le continu bleu-vert entre 440 et 540 nm ainsi que le continu rouge à partir de 630 nm. SkyGlow (Orion), LPR (Light Pollution Reduction) (Celestron), CLS (Astronomik) Ressemble au filtre "Narrow-Band for Nebula" mais transmet plus de lumière dans le continu. Ce filtre assombrira moins les objets qui ne sont pas des nébuleuses. L'équilibre des couleurs n'est pas conservé car le filtre est opaque au jaune.
IDAS-LPS Hutech H-Beta (486.1 nm), OIII (500.7 nm) et H-Alpha (656.3 nm). Transmet le continu bleu entre 410 et 430 nm, le continu bleu-vert entre 440 et 540 nm, le continu jaune entre 560 et 580 nm, le continu orange entre 600 et 620 nm et le continu rouge entre 640 et 700 nm.   Transmet beaucoup de continu tout en coupant les raies produites par les sources de pollution lumineuse. Excellent pour l'observation des objets du ciel profond en général.

L'équilibre des couleurs est assez bien préservé car le continu est transmis dans le bleu, le vert, le jaune et le rouge.

 

(*) On peut combiner les images H-Alpha, OIII et H-Beta pour simuler les canaux R, G et B d'une image trichrome.

 

Autres filtres interférentiels

Il existe d'autres types de filtres interférentiels pouvant être utilisés en astronomie. Parmi ceux-ci, on compte le filtre cométaire isolant les raies du cyanogène (CN) à 511 et 514 nm (Swan Band, Lumicon). On retrouve aussi des filtres destinés à augmenter le contraste des objets en supprimant les aberrations chromatiques (Contrast Booster, Baader, Celestron). Enfin, certains filtres sont destinés à couper les ultraviolets et les infrarouges (UV/IR-Cut-Filter, Baader, Infrared Blocking Filter, Lumicon, IR-Cutoff, Astronomik). Ils sont utilisés en astrophotographie puisqu'ils n'ont aucun impact sur l'observation visuelle.

 

 

 

 

 

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